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  Presse: Article de la gazette
 
INVESTISSEMENTS ETRANGERS DIRECTS DANS LE MONDE
Des perspectives sombres pour 2009

mardi 6 octobre 2009, source la gazette:http://www.lagazette.sn/spip.php?article811 


Si en 2008, les investissements étrangers directs dans le monde ont affiché une progression en dépit des effets de la crise financière mondiale, pour l’année 2009, ils connaitront, d’après le rapport 2009 de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (Cnuced), un fléchissement considérable qui sera particulièrement préjudiciable aux économies des pays en développement.

Premières sources de financement dans les pays en développement, les investissements étrangers directs (IED) ont subi les contrecoups de la crise financière mondiale intervenue à partir de fin 2007. Ils ont connu une baisse d’au moins un tiers au premier trimestre 2009 par rapport à la même période en 2008. C’est ce qu’indique le rapport de la Cnuced sur l’investissement dans le monde qui porte cette année sur le thème : « Sociétés transnationales, production agricole et développement », paru ce 17 septembre. Une baisse des investissements qui met fin à six années de croissance soutenue.

Toutefois, le rapport révèle une diversité des incidences de la crise financière mondiale sur l’économie selon les secteurs d’activités, les catégories de pays et les régions. En 2009, les flux globaux des 82 000 multinationales et leurs 810 000 filiales, à la recherche de marchés, profits ou de ressources, ont connu un ralentissement moins sévère dans le secteur des industries agricoles et extractives qui ont mieux résisté que les activités manufacturières.

Globalement, renseigne le rapport, les bénéfices des 100 premières sociétés transnationales ont chuté de plus de 25% en 2008. Ce fléchissement des IED est plus exacerbé dans les pays développés quoique principaux investisseurs et récepteurs des investissements. Le recul y atteint - 29%. Dans l’Union européenne, les entrées d’IED ont connu un repli de 40% en 2008 comparés à leur niveau de 2007. Un recul qui s’explique selon le rapport par « la baisse des bénéfices réinvestis consécutive à la contraction des bénéfices et au remboursement des emprunts des filiales étrangères des multinationales à leur société mère ».

Cependant, dans les pays en développement, la tendance est plutôt favorable. C’est le cas notamment en Afrique où les investissements en 2008 ont atteint 88 milliards de dollars soit une croissance de + 27% par rapport à 2007. Une croissance qui cache mal les fortunes diverses connues par les pays africains. En effet, les flux sont surtout concentrés essentiellement dans les pays à économies extractives comme le Ghana, la Guinée, l’Angola et l’Afrique du Sud. Par contre, en Afrique du nord, les IED ont connue une nette diminution principalement en Egypte, en Libye et au Maroc.

En Amérique Latine, la tendance est moins bonne qu’en Afrique. Toutefois, l’IED y connaît en 2008, une progression de + 13%. La même évolution est notée en Asie du Sud-est, de l’Est et de l’Ouest où les IED ont connu des augmentations respectives de 17% et 16%, qui sont la résultante de la croissance enregistrée depuis le début de l’année 2008. Le record de croissance a été enregistré par la Chine qui enregistre des investissements étrangers d’un montant de 108 milliards de dollars faisant de ce pays la troisième destination des IED dans le monde après les Etats-Unis et la France.

Généralement, c’est dans les Pays les moins avancés (PMA) que l’évolution est plus remarquable avec une performance de 33%. Concernant le Sénégal, à en croire le Professeur d’économie, Malick Sané qui présentait le rapport, la mise en place de mesures attractives pour l’investissement étranger à travers l’Apix, a contribué à doper les investissements étrangers qui sont passés de 45 millions de dollars à 706 millions de dollars en 2008. Par ailleurs, le rapport souligne l’importance de l’intervention des Etats à travers les fonds souverains qui ont atteint 20 milliards de dollars, et ont pris une part de plus en plus prépondérante dans les IED notamment dans les pays producteurs de pétrole et ont largement impacté, en 2009, dans l’atténuation de leur réduction.

UN REDRESSEMENT PREVU A L’HORIZON 2010-2011

Pour le reste de l’année 2009, les perspectives ne sont pas très reluisantes. De fortes baisses des IED sont prévues pour les trimestres prochains de l’année en cours dans toutes les catégories de pays. Dans les pays développés, ils chuteront de 40% contre 39% dans les pays en développement et 46% dans les économies de transition. Le redressement des flux d’investissements des multinationales n’est attendu qu’à l’horizon 2010-2011, mais « n’atteindront pas le niveau de 2007 » prévient M. Sané.

Seulement, pour que les pays en développement puissent tirer le maximum de bénéfices de ces Investissements étrangers directs, ils devront améliorer l’environnement réglementaire et politique par la prise de mesures attractives pour capter les investissements provenant des pays développés. Selon l’économiste Malick Sané, au plan agricole, la relative faiblesse de la participation des multinationales pourrait connaître un meilleur sort à travers un cadre législatif incitatif pour l’investissement étranger. Qui aurait un effet favorable sur le développement par la création d’emplois ruraux, l’augmentation des revenus et de la production agricole.

Toutefois, des craintes sont émises quant à l’expropriation des terres dans les pays en développement et leur éventuelle privatisation au détriment des producteurs locaux. Raison pour laquelle, M. Sané plaide pour la promotion d’une agriculture contractuelle, l’amélioration du pouvoir de négociation des pays hôtes afin d’orienter les investissements vers les secteurs jugés prioritaires et le développement du partenariat public-privé afin d’accroître la production agricole et la croissance économique.

Mamby DIOUF

 
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